Nuit Blanche

Mention de mon livre Le Secret de l'Occident, dans le numéro d'hiver du magazine littéraire canadien Nuit Blanche.
(Nuit Blanche, Québec, édition papier, hiver 2007-2008, déc 07, Rubrique "Nouveautés étrangères").
Copie de sûreté jan 2008. Source.




Nouveautés étrangères
numéro 109, Hiver

par Yvon Poulin et Judy Quinn

Ratage ou triomphe ? : Le dernier opus de William T. Vollman paru en français, Central Europe (Actes Sud ; traduit par Claro), a divisé la critique française. Ce roman de près de 1000 pages où s'entremêlent une trentaine d'histoires couvrant un demi-siècle d'Histoire est-il autre chose qu'une imbuvable logorrhée ou un délire inspiré ? Au lecteur de trancher.



Eduardo Mendoza

Retour d'un grand d'Espagne : Eduardo Mendoza, l'éblouissant auteur de La ville des prodiges (Seuil), nous revient avec Mauricio ou les élections sentimentales (Seuil ; traduit par François Maspero). Comédie sentimentale aussi bien qu'étude de mœurs, le roman raconte l'histoire d'un dentiste de Barcelone qui rencontre l'amour au moment où on lui offre de se faire élire comme représentant socialiste dans la Catalogne des années 1980.

Un grand commis : Comme Louis XIV le fera après lui, le cardinal Mazarin aurait pu dire : « L'État, c'est moi » tant il a conduit d'une main ferme les destinées de la France. Dans Mazarin, le maître du jeu (De Fallois), Simone Bertière raconte avec une rare verve l'ascension de l'Italien Giulio Mazarino.

Comment lit-on ? : Lire est une tâche beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. C'est ce que tente de démontrer l'expert en sciences cognitives Stanislas Dehaene, dans son passionnant essai : Les neurones de la lecture (Odile Jacob). Plus qu'un miracle, nous apprend-il, lire constitue une prouesse de notre cerveau.

Retour en enfer : Pour élucider le sort des membres de sa famille morts pendant la guerre, Daniel Mendelsohn a entrepris une quête qui l'a conduit sur les traces des victimes de la Shoah. Les disparus (Flammarion ; traduit par Pierre Guglielmina) serait l'un des livres les plus poignants, les plus humains jamais publiés sur l'Holocauste depuis Si c'est un homme de Primo Levi.



Natacha Appanah

Les amis du bout du monde : En 1940, accoste à l'île Maurice un cargo sur lequel ont pris place 1500 juifs en quête d'une terre d'accueil. Parmi eux, David, un jeune orphelin qui se liera d'amitié avec Raj, un enfant du pays. Soixante ans plus tard, ce dernier se souvient de leur tentative commune d'échapper à la cruauté des adultes. C'est le propos du très beau roman de la Mauricienne Natacha Appanah, Le dernier frère (L'Olivier).



Kiran Nagarkar

Fou d'Allah : Dans Le petit soldat de Dieu (Buchet-Chastel ; traduit par Vincent Hugon), l'Indien Kiran Nagarkar retrace le parcours d'un jeune fanatique religieux né dans la bourgeoisie musulmane de Bombay. L'auteur y analyse les conditionnements qui préparent à devenir « un fou d'Allah ».

Le psy est sur la piste : Le thriller « psy » a le vent dans les voiles. Dans L'interprétation des meurtres (Panama ; traduit par Carine Chichereau) de Jed Rubenfeld, un jeune psychiatre est mêlé au meurtre sordide d'une jeune femme. Dans Et Nietzsche a pleuré (Galaade ; traduit par Clément Baude) d'Irvin Yalom, un disciple de Freud entreprend de sauver le célèbre philosophe du désespoir. S'opérera entre le suicidaire et le thérapeute un étonnant renversement de rôles.

Polar théologique : Au Xe siècle, un moine raconte l'histoire édifiante du chevalier Stephanus de Pannonie, parti répandre la parole de Dieu chez les peuples des confins. C'est le fil de Le prince et le moine (Viviane Hamy ; traduit par Chantal Philippe) de Robert Hasz qui mêle à une intrigue haletante une foule de connaissances sur les mythes et les croyances de l'Europe centrale médiévale.



Alaa El Aswany

Chicago on the Nile : Auréolé du succès de son Immeuble Yacoubian, où il esquissait le portrait de la société cairote d'aujourd'hui, Alaa El Aswany continue de peindre ses compatriotes dans Chicago (Actes Sud ; traduit par Gilles Gauthier) qui se lit comme la chronique de la vie d'émigrés égyptiens sur un campus américain.

Diana encore ! : S'il fallait encore une preuve que Diana Spencer, ex-Windsor, est devenue une icône universelle, 00:23, Pont de l'Alma d'Éoin McNamee (Gallimard ; traduit par Christophe Mercier) pourrait être celle-là. Avec ce roman qui multiplie les points de vue des personnes chargées de la protection de Lady Di, McNamee ne prétend pas faire œuvre d'historien. Il signe plutôt un excellent thriller.



Norman Mailer

Hitler : Norman Mailer a toujours été fasciné par le mal. Il en voit la réincarnation chez un petit caporal autrichien dans son dernier ouvrage paru en français, Un château en forêt (Plon ; traduit par Gérard Meudal), où il réinvente la vie d'un Adolf Hitler grandissant sous le regard attentif d'un démon de deuxième ordre. La critique est divisée.



Sandor Marai


Un Hongrois méconnu : La réédition de l'œuvre du trop peu connu Sándor Márai (voir article numéro 89) se continue chez Albin Michel avec la publication de Libération (traduit par Catherine Fay). Le roman, rédigé en quelques mois durant l'année 1945, évoque la libération de Budapest par l'armée russe.

La drague : Comment se faisait la parade amoureuse autrefois et comment se pratique-t-elle aujourd'hui ? C'est ce que nous dévoile Jean-Claude Bologne dans son Histoire de la conquête amoureuse (Seuil). Rien de nouveau sous le soleil ? C'est à voir.

La bêtise : Avec La bêtise s'améliore (Stock), sorte d'essai dialogué, Bélinda Cannone s'en prend à notre supposée incapacité à comprendre le réel faute d'en faire l'analyse. Au lieu de cette analyse, nous privilégierions la pensée réflexe, la pensée mode, l'amalgame et le bon sentiment. La paresse de l'esprit en quelque sorte.

À l'ombre de Márquez : En 1542 un jeune Espagnol de 17 ans s'embarque pour le Nouveau Monde. C'est le point de départ d'Ursua (Lattès) de William Ospina, premier volume d'une trilogie sur la conquête des Amériques. Par son goût du réalisme magique, la délicatesse et la force poétique de sa plume, on a comparé le Colombien à son grand compatriote, Gabriel García Márquez.

Beautés désespérées : Dans Arlington Park (L'Olivier ; traduit par Justine de Mazères), Rachel Cusk met en scène un quatuor de ménagères de la banlieue anglaise qui « ont tout pour être heureuses ». L'expression déjà soulève les soupçons. Avec humour et un rien d'amertume, Rachel Cusk donne à voir les attitudes d'une certaine classe sociale « face au temps, à l'idée de mortalité, au sacrifice, à la vie intellectuelle, au sexe … »

Reprendre vie : Comment reprendre vie ? C'est la question que se pose le héros quadragénaire de Yannick Haenel dans son roman Cercle (Gallimard). Pour y répondre, Jean Deichel entreprend un périple qui le mènera sur les traces de son passé mais également sur le chemin des catastrophes qui ont marqué l'Europe du XXe siècle.



Joan Didion

L'épreuve du deuil : Relativement peu connue du public francophone, Joan Didion fait figure de monument dans l'univers de la littérature américaine. Cette auteure qui a influencé toute une génération d'écrivains (Jay McInnerny, Bret Easton Ellis, Donna Tartt) raconte dans L'année de la pensée magique (Grasset ; traduit par Pierre Demarty) sa douleur et sa fuite dans le déni après le décès de son mari en 2003. On a parlé de chef-d'œuvre des deux côtés de l'Atlantique.



Jonathan Franzen

L'Amérique des années 70 : La zone d'inconfort de Jonathan Franzen (L'Olivier ; traduit par Francis Kerline) fait suite au célébrissime Corrections paru chez le même éditeur en 2001. Après avoir fait l'autopsie de la famille américaine, cet amateur de BD et des Moody Blues nous convie à revisiter une adolescence dans l'Amérique des années 1970.

Des yeux bleus : L'art et le talent justifient-ils tout ? C'est la question que pose Lars Saabye Christensen dans Le modèle (Lattès ; traduit par Jean-Baptiste Coursaud), roman où un peintre menacé de cécité et incapable de renoncer à son art accepte qu'on lui greffe les yeux d'une fillette pauvre. Par l'auteur du succès Le demi-frère.

Lettre au grand frère : C'est à un hommage à James Baldwin que s'est livré Alain Mabanckou, dans Lettre à Jimmy (Fayard). Lui-même d'origine africaine, Mabanckou salue chez l'auteur de La chambre de Giovani, qui était bâtard, noir et homosexuel, le refus de tous les communautarismes et de tous les fanatismes.

Aveugle : Jacques Sémelin est directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique en France. Il est également aveugle. Partir où je suis étranger (Seuil) retrace le courageux parcours d'un « handicapé social » qui refuse de devenir un handicapé tout court. Son livre peut se lire comme une méditation sur les existences privées d'une de leurs composantes essentielles.

Déjà vu : Tout le monde a connu cette sensation un jour ou l'autre : celle d'avoir déjà vécu le moment présent. D'où vient cette impression ? Dans La sensation de déjà vu (Seuil ; traduit par Jean-Paul Manganaro), Remo Bodei tente une réponse en faisant appel à ses vastes connaissances en littérature, en psychologie et en biologie neuronale.

Écrivains européens : Répertorier dans un seul ouvrage tous les écrivains européens, vivants et morts, est une tâche qui tenait de la gageure. Défi maintenant relevé ! Une équipe de 200 universitaires sous la direction d'Annick Benoit-Dusausoy et Guy Fontaine est à l'origine des Lettres européennes, Manuel d'histoire de la littérature européenne (De Boeck), somme qui répertorie 3850 écrivains de toute origine en Europe, du Moyen Âge à nos jours.

L'Occident : Après avoir longtemps suivi les civilisations orientales, perses ou arabes, pourquoi la culture occidentale exerce-t-elle aujourd'hui un ascendant universel ? C'est la question à laquelle tentent de répondre deux ouvrages récents : L'Occident, Une interprétation historique de Lucien Boia aux Belles-Lettres et Le secret de l'Occident, Vers une théorie générale du progrès scientifique de David Cosandey chez Flammarion.



E. L. Doctorow

Chef-d'œuvre : E. L. Doctorow, l'auteur du Livre de Daniel, de Ragtime et de Billy Bathgate (qui ont tous été adaptés au cinéma), nous propose une autre fresque historique sur fond de guerre de Sécession, La marche (L'Olivier ; traduit par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso). La critique est unanime : du très grand Doctorow.

Presse et littérature : Balzac, Gautier, Sand, Nerval, Baudelaire, Zola et bien d'autres grandes plumes ont écrit pour les journaux de leur époque. Comment les contraintes du journalisme quotidien ont-elles influencé leur art ? Et comment les écrivains ont-ils marqué la presse ? C'est la réponse à ces questions que nous apporte Marie-Ève Therenty dans La littérature au quotidien, Poétiques journalistiques au XIXe siècle (Seuil).

Pour notre sécurité... : Claude-Marie Vadrot s'intéresse depuis quelques années au fichage des citoyens des démocraties. Il vient de publier au Seuil La grande surveillance, Caméras, ADN, portables, Internet... Selon lui, il est temps de réagir à cette mise en fiches de nos vies avant de perdre nos espaces de liberté.

Démocratie mise à mal : Quand il parle de la victoire du sarkozysme, Éric Hazan n'a pas la langue dans sa poche. Son dernier essai au titre incendiaire, Changement de propriétaire, La guerre civile continue (Seuil), évoque des faits d'actualité qui ont malheureusement peu de presse en France. L'ouvrage se conclut sur trois entretiens réalisés avec Jacques Rancière, Daniel Bensaïd et Alain Badiou.

Hommage à une militante : Ancien membre de la résistance - déporté en 1940 à Ravenbrück -, Germaine Tillion fut un ardent défenseur de la paix en Algérie, une grande ethnologue et historienne de la France. Le Seuil lui rend hommage en publiant un volume contenant trois de ses meilleurs ouvrages (À la recherche du vrai et du juste, L'Afrique bascule vers l'avenir et Les ennemis complémentaires), intitulé Combats de guerre et de paix. L'éditeur fait aussi paraître Le siècle de Germaine Tillion, un collectif dirigé par Tzvetan Todorov.

Le triomphe de l'écran : Le cinéma n'est pas mort, répondent Gilles Lipovetsky et Jean Serroy à ceux qui seraient tentés de voir son déclin. Au contraire, plus que jamais nos vies sont envahies par l'écran, que ce soit au restaurant, dans nos voitures, dans le métro et même sur nous... Dans L'écran global (Seuil), les essayistes démontrent à quel point l'« écranosphère » bouleverse notre rapport au monde.

De l'ondée à l'orage : Un livre singulier vient de faire son apparition sur les tablettes de nos librairies : Dictionnaire de la pluie (Seuil ; illustrations de Romain Slocombe) de Patrick Boman ne s'adresse pas aux météorologues, mais bien à ceux et celles qui sont attirés par tout ce qui sort de l'ordinaire. L'ouvrage puise dans la littérature et la mythologie ancienne pour définir Totonaques, pluvier ou pierre de pluie.

Terreur communiste : L'auteur de L'homme aux yeux gris, Petru Dumitriu, donne à lire avec Incognito (Seuil), son dernier roman, une œuvre profondément humaine. L'écrivain, qui a quitté la Roumanie en 1960, témoigne de l'ancien régime communiste à travers l'histoire d'un homme qui subit tour à tour l'humiliation, l'emprisonnement et les camps de rééducation. Triomphera néanmoins dans ce récit la foi en la liberté.

Les coutures de l'entreprise : Par ordre de taille croissante, Jérôme Mauche propose 201 fragments qui dépeignent les relations humaines dans les entreprises. Une façon pour le moins originale de parler d'autant de problèmes liés au monde du travail. La loi des rendements décroissants paraît dans la collection « Déplacements » des éditions du Seuil.

Günter Grass : Pelures d'oignon, la fameuse autobiographie de Günter Grass, est enfin offerte au public francophone, dans une traduction de Claude Porcell. On se souviendra du scandale qui avait eu lieu à sa parution en Allemagne. On apprenait alors que le Prix Nobel, qui s'était fait une mission de dénoncer la barbarie des guerres, avait porté l'uniforme S.S. à 17 ans. Paraît simultanément, toujours au Seuil, À suivre, Essai sur Günter Grass de Per Øhrgaard (traduit par Claude Porcell).

Troisième âge du désir : Après avoir fait la critique d'une Amérique malade (Pastorale américaine, Le complot contre l'Amérique), Philip Roth revient à l'humain, à son expérience personnelle de la vieillesse. Dans Un homme (Gallimard ; traduit par Josée Kamoun), un ancien publicitaire, parvenu au seuil de sa vie, fait l'inventaire de ses échecs amoureux.

Voyage éthylique : Le deuxième et dernier tome de la correspondance de Jack Kérouac, Lettres choisies, que vient de faire paraître Gallimard, couvre une période trouble dans la vie de l'écrivain. On rencontre dans ces lettres rédigées entre 1957 et 1969 un homme rongé par l'alcool et tourmenté par la réception critique de ses œuvres. S'y lit par ailleurs la genèse de Satori à Paris et de la seconde partie des Anges de la désolation.

Faulkner en « Quarto » : L'œuvre de William Faulkner est maintenant offerte dans la collection « Quarto » des éditions Gallimard. Snopes (traduction collective) réunit Le hameau, La ville et Le domaine, trois romans consacrés à la famille du même nom. L'édition comprend aussi un choix de lettres et un dictionnaire des personnages, en plus d'une biobibliographie illustrée.

Une Bovary trash : Madman Bovary, il n'y a pas faute, est bien le dernier titre de Claro. L'auteur, surtout connu pour ses traductions, revisite le chef-d'œuvre de Gustave Flaubert, Madame Bovary, par le biais d'un psychopathe littéraire appelé Madman. Un heureux délire publié chez Verticales.

Littérature fantastique : L'un des plus grands écrivains mexicains contemporains s'essaie au genre du conte gothique anglais. Carlos Fuentes nous propose dans En inquiétante compagnie (Gallimard ; traduit par Céline Zins) six nouvelles fantastiques dont une histoire mettant en scène le célèbre comte Dracula, en visite au Mexique.



Robert Hasz

Critique de l'art : Picasso, Bosch, Alechinski, parmi les peintres les plus connus, sont les sujets d'une série d'articles de Roger Caillois rassemblés dans Images du labyrinthe (Gallimard). Le critique, mort en 1978, élabore au fil des textes une réflexion sur l'art, son sens, sa fonction et sur les transformations qu'il a subies au fil du temps.

Thriller intérieur : On dit de la Canadienne Margaret Atwood qu'elle a un don pour les intrigues bien ficelées. Les amateurs d'enquêtes liront Faire surface (Robert Laffont ; traduit par Marie-France Girod), sorte d'« investigation œdipienne » sur les traces d'un père disparu.

Le monde en 2025 : L'enquête, qui avait déjà été réalisée en Amérique, vient d'être menée par l'Institut d'études de l'Union européenne et les résultats sont publiés chez Robert Laffont ; Le monde en 2025, Vu par des experts de l'Union européenne (sous la dir. de Nicole Gnesotto et Giovanni Grevi) livre de sérieux constats. Entre autres, les chercheurs s'entendent pour dire que nous verrons prochainement la fin de la domination de l'Occident.

Une pianiste à l'ère Mao : Le tumulte de la rivière, Des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach (Robert Laffont) présente le parcours exemplaire d'une pianiste chinoise sortie indemne des camps de rééducation. Indemne, c'est-à-dire qu'elle a réussi à sauvegarder en elle l'espoir. Aujourd'hui Zhu Xiao-Mei donne des concerts à travers le monde.

Une suite à Dune : Franck Herbert étant mort, ce sont ses héritiers littéraires, Brian Herbert et Kevin J. Anderson, qui ont accompli la lourde mais combien merveilleuse tâche de donner une suite à Dune. Après Dune, 1 et 2 (Robert Laffont ; traduits par Patrick Dusoulier) mettront un point final à l'immense entreprise de Herbert. Ses successeurs se sont servi d'un plan et des notes détaillées laissés par l'auteur.

Ami de camp : Maintenant que sont morts la plupart des témoins qui ont vécu les camps nazis, Jean Samuel a ressenti la nécessité de prendre à son tour la parole. Pendant cinquante ans, il ne fut qu'un personnage de Si c'est un homme. Dans Il m'appelait Pikolo, Un compagnon de Primo Levi raconte (Robert Laffont), Samuel nous communique sa propre expérience d'Auschwitz dans un livre hybride qui mélange lettres et récit.

Rencontre inattendue : Un jour qu'elle nageait en plein océan pour un entraînement, Lynne Cox s'aperçoit qu'elle est suivie par un baleineau perdu. Elle comprend bien vite que si elle regagne le rivage, le bébé baleine s'échouera sur la plage. L'histoire est vraie et la nageuse nous en fait le récit dans Le cri de la baleine, publié aux Presses de la cité.

Une vie précaire : Bouleversant, c'est le qualificatif qui nous vient aux lèvres à la lecture du premier roman de Dinaw Mengestu, Les belles choses que porte le ciel (Albin Michel ; traduit par Anne Wicke). L'auteur, qui a fui l'Éthiopie avec sa famille alors qu'il n'avait que deux ans, y raconte la nostalgie et les rêves d'avenir d'émigrés éthiopiens dans la banlieue de Washington.

Perversité : Depuis le Moyen Âge, l'Occident a perçu et guéri de différentes façons ce qui était pervers. C'est le constat auquel en est venue Élisabeth Roudinesco en rédigeant La part obscure de nous-mêmes, Une histoire des pervers (Albin Michel). L'essayiste en présente les figures emblématiques, des flagellants, en passant par Sade, jusqu'au terrorisme d'aujourd'hui.

Petit manuel d'écologie : Les spécialistes ne s'entendent pas encore sur les chiffres, mais nous participerions, chacun de nous, à 30 ou 50 % du réchauffement climatique. On est peut-être fatigué de l'entendre, mais changer nos comportements devient essentiel. Sauver la Terre, 365 gestes au quotidien (L'Archipel) d'Ichbiah Daniel propose des actions simples qui ont trait au recyclage, au chauffage, au transport, etc.

Philosophie littéraire : Bruno Curatolo et Jacques Poirier ont réuni quelques chercheurs autour d'une question de plus en plus présente en philosophie maintenant que l'on assiste au décloisonnement des disciplines : la littérarité de la pensée philosophique. Leur ouvrage, intitulé Le style des philosophes (Éditions universitaires de Dijon/Presses universitaires de Franche-Comté), en présente quelques exemples depuis le Moyen Âge jusqu'à aujourd'hui.



Doris Lessing

Prix Nobel : Il est décerné cette année à Doris Lessing, auteure entre autres du Carnet d'or. À 88 ans, elle est la plus âgée des écrivains à recevoir le prix, mais surtout la onzième femme, seulement, à l'obtenir depuis 1906. Son œuvre est celle d'une femme engagée mais critique devant les mouvements sociaux de son temps.



Daniel Pennac

Pennac et l'école : Cela vous étonnera peut-être, mais Daniel Pennac aurait été un cancre à l'école. L'auteur de La fée carabine nous en fait la confidence dans Chagrin d'école (Gallimard). Le calvaire s'est interrompu quand un professeur de français eut l'idée de lui commander un roman à la place des classiques dissertations. NB


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Créé: 01 jan 2008 – Derniers changements: 01 jan 2008