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Anthropologie
Livre "Un autre Himalaya" (1957) Six ans au Ladakh La civilisation tibétaine au prisme de Pierre Vittoz après six ans de Ladakh, de 1950 à 1956: circuits économiques, relations nomades-sédentaires, finesses de la langue tibétaine, pensée/mentalités, loisirs, moeurs amoureuses et mariage, enfants, bouddhisme, et... les expériences d'évangélisation du brave missionnaire suisse. (Source: LLTD)     (0.12Mb) Le grand tibétologue Pierre Vittoz (1926-1978), auteur d'Un Autre Himalaya, devant le château de Leh, au Ladakh, vers 1956 (soit à environ 30 ans). Source: FPCV/BEAACT   (4.9 Mo)
Critiques d'Un Autre Himalaya (1957), de Pierre Vittoz Critique 1 Récit d'un pasteur vaudois en terre himalayenne dans les années cinquante. Basés à Leh où ils s'établissent pour 6 ans, ils tentent, lui et sa femme, d'évangéliser les habitants du Ladakh. Le récit est emprunt de respect et de curiosité pour les us et coutumes du pays, qu'il décrit avec un sens aigü de l'observation. Source: "Le Magasin Pittoresque", Livres anciens et récents (Neuchâtel), 09 mar 2023. Critique 2 Par son petit neveu au 3e degré, qui a fini de le lire le 6 juillet 2022. Critique rédigée les 09-10 juillet 2022, postée le 7 avril 2023 et révisée du 26 juillet 2023 au 05 février 2024. À ma connaissance l'unique critique détaillée de cet ouvrage Un Autre Himalaya disponible sur tout internet (au 18 août 2023). Un Autre Himalaya est un livre documentaire écrit par Pierre Vittoz (les pages 1-30 et 50-186) et par sa femme Catherine Vittoz (les pages 31-49) à leur retour du Ladakh, où ils ont séjourné comme missionnaires protestants pendant six ans, de septembre 1950 à juillet 1956. Ce livre est clairement un chef d'oeuvre. Il apporte une profondeur inégalée dans l'analyse de la langue, des moeurs, de l'économie et de la pratique religieuse tibétaine. Probablement un des meilleurs livres jamais écrits sur la civilisation tibétaine. Mais entrons dans les détails. Le livre est très bien rédigé. Pierre Vittoz, qui avait étudié le grec et la théologie, mais n’était pas (encore) écrivain ni (vraiment) journaliste il écrivait des articles pour des revues d'alpinisme , possédait cependant une très belle plume. Il écrit dans un langage clair, cristallin, ni trop court ni trop long, avec quelques beaux effets de style. Il dit beaucoup en peu de phrases, maniant un style dense et léger à la fois. Un livre fort agréable à lire, donc. Un grand, un énorme regret: le titre. «Un autre Himalaya» veut on suppose faire allusion au Ladakh chrétien en développement, censé selon les vœux des auteurs succéder au Ladakh bouddhiste. Ce titre donne l’impression que les auteurs vont se focaliser sur la partie christianisée du pays, embryon du Ladakh chrétien futur, pour en faire l'apologie, d'une manière lourde et prévisible pour des missionnaires. Alors qu'au contraire Pierre et Catherine Vittoz se penchent, dans leur ouvrage, surtout sur le Ladakh bouddhiste (nettement majoritaire), et qu’ils poussent même assez loin les analyses passionnantes de ses mœurs et de sa religion avec un esprit critique qui reste de bon aloi, cachant mal leur grande sympathie pour ce peuple des hautes montagnes. Dans ce sens, le sous-titre souvent ajouté à la version allemande du livre («Six ans parmi les Tibétains de l’Himalaya») parait nettement plus adéquat. Une chose choquante, effarante même, est l’absence complète de chiffres: comme si Pierre Vittoz vivait dans un monde abstrait et éternel, loin des contingences. Pas un seul chiffre! Pas une date ni historique ni présente, pas une température, pas une altitude, pas une distance, pas une durée de voyage, pas une superficie, pas un nombre d’habitants et de personnes d'aucune ville et village, ni du pays entier, dans tout le livre. PV ne donne même pas ses dates d’arrivée et de départ au Ladakh! Seule l'existence d'un avion fait comprendre au lecteur qu'on n'est pas au XVIIe siècle. Le lecteur est obligé de naviguer dans un instant présent éternel, hors du temps. Ou de se renseigner à l’extérieur (aujourd’hui, typiquement sur internet), pour obtenir quelques ordres de grandeur. Leh par exemple avait 8'700 habitants en 1981, donc environ 5'000 en 1950. La communauté chrétienne ladakhie comptait 70 personnes en 1932 et 150 en 1981, soit un pourcentage de la population plutôt minime. PV lui-même déclare 120-130 ouailles en août 1954 dans sa lettre aux Missions Moraves, en englobant les trois régions prospectées par les missionnaires allemands "moraves" depuis 1850, à savoir Leh au Ladakh, Kyelang au Lahul et Poo au Spiti. Ce qui, nota bene, prouve que PV connaissait les chiffres... C'est donc volontairement qu'il n'en parle pas dans Un Autre Himalaya. Dans ce cas précis peut-être pour dissimuler aux lecteurs le poids dérisoire du christianisme dans l'Himalaya? Ou par gêne par rapport à ce qu'il considérait peut-être comme une trop faible performance de sa part à lui? (L'hypothèse de l'enjolivement se confirme en constatant que, dans ses rapports envoyés à son Église morave, PV avouait beaucoup d'autres choses passées sous silence dans son livre, à savoir la difficulté pour une si petite communauté de tenir le coup isolée, une certaine tristesse aussi et la peur de l'avenir chez les membres. En mars 1954, PV se plaint que la petite église chrétienne stagne. Elle n'a réussi à convertir aucun Ladakhi depuis des années. Tout au plus est-elle parvenue à récupérer une ou deux "brebis égarées", des convertis qui étaient repartis vers le bouddhisme... En août 1954, il se lamente également de la faible cohésion de la communauté, déchirées par de profonds conflits internes.) C’est à vrai dire insupportable. Dans tout Un Autre Himalaya, jamais la date des événements de son récit n’est mentionnée, ni même le mois ou la saison. Jamais une distance en kilomètres. Jamais une durée de voyage en jours et heures. Jamais un prix. Jamais une température. Jamais une altitude. Même pas le nombre de membres de son église, par exemple. PV tombe donc précisément dans le travers dont il accuse les Tibétains (p.16): celui de vivre complètement hors du temps, sans montres, au seul rythme du Soleil. Trois exceptions tout de même, vers la fin du livre: PV indique 1909 comme année de naissance de Tsetan Phuntsog, son ami chrétien tibétain (mais... la vraie date selon Wikipedia est 1907 ou 1908...); il indique, allez savoir pourquoi, la date de l’arrivée d'un sadhou chrétien à Leh (novembre 1954). Ce sadhou chrétien était venu faire la lumière sur le livre-canular de Nicolas Novotitch, qui prétendait que Jésus de Nazareth avait vécu en Inde et au Ladakh, et avait simplement repris les enseignements des religions orientales. Enfin, PV annonce avril 1956 comme époque de sa prise de congé mentale avec le Ladakh. Pourquoi ce non-quantitatisme extrême, cette aversion pour les chiffres? PV était-il un pur littéraire, un poète absolu? Il manifeste certes son dédain pour la chose scientifique en page... ce qui donne un indice. Pourtant, il avait pourtant étudié Maths-Spé au gymnase... Selon sa fille no1, il était plutôt de nature contemplative. On remarque le même travers effrayant dans ses articles sur ses expéditions autour du Mont-Rose en Suisse, au Mont Noune au Zanskar et au Ganesh Himal au Népal. Son ami Tsetan Phuntsog fait preuve au contraire d'un esprit précis et chiffré dans son compte-rendu de voyage en Inde en août-novembre 1953. Une autre défaut de PV est sa trop grande discrétion et sa trop grande modestie, des tares typiquement helvétiques. Il ne dit pas un mot de ses brillantes expéditions alpinistes dans le livre, notamment sa première escalade historique du Mont Noune (7'135 m), le 28 août 1953. Le Nun étant le plus haut sommet du Cachemire indien, cette ascension n’avait rien d’anecdotique et elle aurait pu figurer dans son récit. Rien non plus sur son expédition au Népal vers la montagne Ganesh I Yangra en septembre-octobre 1955. Rien non plus sur son édition, par lui et son ami Tsetan Puntsok, de 1952 à 1956, d'un petit bulletin local en langue tibétaine, un exploit pourtant digne d'intérêt. Ni sur son projet de re-traduire le Nouveau Testament en tibétain avec Tsetan Puntsok. Une tâche herculéenne, qui aurait mérité une mention n'eût été son étouffante modestie. Cette discrétion s’étend malheureusement aussi à sa vie privée, sa vie de jeune couple suisse au milieu de ce décor insolite et grandiose de l'Himalaya. On n’apprendra rien sur leurs joies et leurs déceptions dans leurs contacts avec leurs nouveaux voisins, ni dans leur vie familiale intime, ni sur leurs émotions personnelles dans cette vie dans un autre monde. Rien par ex sur sa relation d’amitié personnelle avec Tsetan Puntsok, avec qui il éditera un journal local en tibétain, et avec qui il réussira à refaire, de 1960 à 1970, une nouvelle traduction du Nouveau Testament en tibétain intermédiaire… Clairement, PV a voulu produire un livre «objectif», décrivant le paysage, le climat, l’économie, les mœurs, la religion d’un pays très exotique, mais faisant abstraction de tout élément personnel de sa vie à lui, et celle de sa femme et de ses proches. J’aurais certainement fait pareil à sa place, en bon Suisse trop modeste, donc je ne lui jetterai par la pierre… Mais c’est très dommage quand même, puisque des révélations plus personnelles auraient apporté une dimension vécue, humaine, irremplaçable; une dose supplémentaire de relief à son récit, des témoignages vécus que seul un témoin sur place peut apporter. Là encore, PV tombe dans le même travers que celui dont il accuse les Tibétains : leur désintérêt voire leur mépris pour les personnalités individuelles, qu’on retrouve profondément ancré dans leur langue (). Très belles pages sur la langue tibétaine (p.93-100), que PV s’est efforcé d’apprendre en profondeur, aussi bien la langue classique des écritures bouddhiques anciennes que le dialecte parlé au Ladakh dans la vie de tous les jours. La langue nous est analysée avec une incroyable finesse. Pourtant habitué aux livres de tibétologie, je n’avais jamais rencontré ailleurs certains éléments pourtant essentiels que PV nous apporte. Il nous apprend notamment que la langue tibétaine comporte 9 temps du verbe pour indiquer les différents niveaux de vraisemblance possibles d'un récit. On retrouve là bien évidemment le souci crucial pour un peuple de petites communautés isolées d'estimer et d'exprimer le degré de fiabilité des sources, dans leur vie faite de rumeurs et d'informations déformées par le bouche à oreille. PV nous décrit aussi le feu d’artifice de vocabulaire, dans la langue parlée tibétaine, pour décrire les différents états de la conscience. On retrouve là également les préoccupations d'un peuple pour lequel la méditation et les pratiques spirituelles occupent une place centrale. Ce livre de PV reste donc une source unique, extraordinaire pour comprendre la langue du peuple tibétain. Ultime mais pas infime, le rôle de la langue dans la pensée d’un peuple, son lien consubstantiel avec la culture, la psychologie et les priorités des gens y sont exposés avec le plus haut niveau de réflexions que j’ai jamais rencontré. PV nous introduit dans le monde de la littérature et du livre tibétains (p.100-113). De nouveau, des pages très belles et très instructives, représentant une très bonne introduction à la culture écrite tibétaine. Un résumé extraordinaire (p.26-30, p.42) de l’économie du pays ladakh. On a rarement fait mieux. En cinq pages, l’ensemble des circuits de production et d’échanges sont clairement exposés. Le marché de Leh en hiver    Source: Vargis     (0.30Mb) PV nous offre des pages très intéressantes sur les différentes écoles existant au Ladakh (p.87-90). La visite chez les nomades des hauts-plateaux réalisée et décrite par Catherine Vittoz (p.31-43) reste un morceau d’anthologie. La jeune Européenne se fait raconter, et elle nous raconte, puisqu’elle comprend leur langue, la vie des nomades éleveurs dans les régions désertiques et immenses de l’Himalaya. Leur vie totalement différente de la nôtre, mais qui nous devient compréhensible, palpable, dans son côté grandiose, sublime et désolé en même temps. PV nous donne de très belles pages sur les enfants tibétains (p.84-88). Des réflexions passionnantes et tout à fait uniques sur les causes de la faible natalité tibétaine, et bien argumentées. Ce ne seraient ni les monastères, ni les mariages polyandres, qui seraient responsables, dit-il avec des arguments de poids, mais la dureté de la vie en si haute altitude. Les Ladakhis seraient une population à la limite de la survie. Peut-être en effet. Mais la raison de l’explosion démographique ailleurs en Asie et pas au Tibet doit plutôt reposer à mon avis sur la faible pénétration encore de la science et la technique occidentale (dans un Himalaya qu’il nous décrit comme largement intact, vivant comme au Moyen Âge, et en autarcie) en particulier de la médecine occidentale, grande responsable de l’explosion démographique ailleurs. Des pages très intéressantes sur le système de mariage tibétain (p.69-76) : la célèbre polyandrie, uniques au monde, vraiment pratiquée, ainsi que la polygynie et même le non-mariage (la fille-mère seule), dont il peut parler comme témoin de premier plan, comprenant la langue, et resté au même endroit comme observateur pendant des années. Ce qui n’est le cas de pratiquement aucun autre observateur occidental de l’époque pré-invasion chinoise ou pré-occidentalisation. En pages 61-69, PV nous régale avec l’incroyable fatras de superstitions et d’astrologie et de magie qui se déchaîne autour de la cérémonie du mariage, dont il a pu vivre de près le déroulement, en comprenant bien la langue parlée autour de lui (mais sans dates, évidemment, hélas…). P18-25 : son récit de sa traversée d’une vallée déserte et d’une gorge vertigineuse au-dessus de l’Indus sont absolument superbes. Ces pages attestent aussi de la forme athlétique et de la robustesse physique de PV, capable de traverser en une journée 17 gués, avec de l’eau jusqu’au ventre, de rivières de montagne totalement glacées. p.50-56 les danses populaires. Pages 56-60, le théâtre traditionnel. Catherine Vittoz nous offre de très profondes réflexions sur le sens de la vie, le bonheur, et les choses vraiment importantes de la vie, apprises des Tibétains (p.48). De graves lacunes se font sentir au niveau politique toutefois. Pierre Vittoz manifeste une déplorable ignorance ou un incroyable désintérêt pour la chose politique, quand bien même il se trouvait dans l’œil du cyclone. Rien sur la guerre éclatée 2-3 ans avant son arrivée (1948), pendant laquelle les Pakistanais avaient failli conquérir tout le Cachemire, et donc le Ladakh. Les Indiens n’avaient réussi qu’in extremis à sauver une partie du Cachemire, en particulier le Ladakh, au moyen de troupes aéroportées. Il s’en était fallu d’un cheveu… Annexé par le Pakistan, le Ladakh aurait subi le joug de l’islam. Sa culture bouddhiste aurait très probablement péri à très court terme. Pas un mot non plus de Pierre Vittoz dans tout son livre sur l’invasion chinoise du Tibet, démarrée pourtant en octobre 1950, soit un mois après son arrivée à Leh! Durant tout son séjour au Ladakh, l'occupation et l'emprise des troupes chinoises n'a fait que s'aggraver... Les troupes chinoises stationnaient à 200 km au nord-est de Leh, mais Pierre Vittoz n’en a cure, semble-t-il. Il nous parle beaucoup du Tibet, de Lhassa, mais ne semble pas capter que ce pays-là souffre désormais d’une occupation militaire étrangère… étrange autisme. Pareil pour les troupes pakistanaises, à 200 km à l’ouest. Pourtant, il savait... Grâce à d'autres sources, on apprend que son ami Tsetan Phuntsog s'activait à imprimer des pamphlets anticommunistes et antichinois à Leh... ce que PV devait forcément savoir, il devait même y participer. D'ailleurs, en tant que chrétien, PV ne pouvait guère adorer le communisme... On apprend aussi que PV trouvait son propre journal ladakhi d'aspect piteux par rapport aux tracts chinois... Il y avait donc des tracts chinois, que PV avait lus. Pourquoi alors ce silence total dans Un Autre Himalaya, ce silence coupable, sur les ombres immenses qui s'étendaient sur le Tibet? La menace musulmane pakistanaise au nord du Ladakh, la menace communiste chinoise à l'est du Ladakh et sur tout le Tibet? ---PV ignorant de l'actualité? On a vu que non. ---P.V. bisounours? P.V. voulant ignorer le mal dans son livre pour ne voir que le bien? Une volonté de ne pas voir le mal, jusqu'à en devenir aveugle? --PV au-dessus des contingences, désireux de rester dans les hautes sphères propres? Ou désireux de faire un livre éternel, un livre encore pertinent quand les communistes ne seraient plus qu'un mauvais souvenir? ---PV souhaitant idéaliser un Tibet éternel, hors du temps, comme bien d'autres avant et après lui, comme Hergé avec son Tintin au Tibet? ---PV craintif? Sentait-il le terrain miné et craignait-il des conséquences s'il se permettait la moindre allusion politique? Ces questions restent ouvertes. Enfin, on se permettra de reprocher à PV sa naïveté, notamment quand il décrit les problèmes de couples tibétains observés autour de lui. Il est certes un peu pardonnable. Après tout, il avait tout juste 30 ans en écrivant ce livre. Ainsi, notre auteur paraît penser que l’alibi de la femme au collier d’argent est crédible (p.70-71). Un quasi-divorce était survenu dans la (petite) communauté tibétaine chrétienne de Leh. La jeune épouse était revenue habiter chez sa mère avec ses deux enfants en bas âge. La cause de la crise : elle était apparue soudain portant un nouveau collier d’argent sorti de nulle part. Elle avait raconté qu’elle aurait trouvé des morceaux d’argent (métal) trainant par terre, et se serait fait confectionner un collier chez un joaillier avec ces débris… comme si le métal argent traînait par terre dans cette société très pauvre (et d’ailleurs en Suisse non plus, les morceaux d’argent ne traînent guère par terre…). PV critique le mari et la belle-famille pour leur énervement devant ce collier d’argent surprise... comme s’il ne comprenait pas que l'alibi de la jeune épouse ne tenait absolument pas, et que ce collier ne pouvait avoir qu’une source extraconjugale. Madame ne pouvait l’avoir reçu qu'en cadeau d'un riche de ville avec qui elle aurait couché, ou à tout le moins à qui elle aurait beaucoup plu. Ce qui justifiait amplement la colère du mari et de la belle-famille. Pareillement, dans l’histoire du détournement par un jeune riche musulman d’une jeune femme chrétienne (p.79-81), PV conclut très bêtement en accusant l’absence de libre choix individuel pour le mariage dans la société tibétaine d’être responsable de ce drame… alors que justement, dans ce cas, selon sa propre interprétation, le problème était que cette jeune femme avait choisi de quitter sa famille sans écouter ses parents. Dans une seconde hypothèse, la jeune femme aurait en fait été enlevée, mais alors ce ne serait pas non plus le poids de la famille et de la tradition tibétaine qui serait en faute. Ce seraient au contraire les mœurs musulmanes, importés des Turcs d’Asie centrale, qui seraient en cause. Je pencherais plutôt en faveur de l’enlèvement, en constatant la mauvaise foi de la belle-famille, qui avait d’abord refusé de laisser le père revoir sa fille, en prétextant qu’elle n’était pas là du tout... Et aussi l’absence de cérémonie, le secret. La jeune femme, attirée quand même à l’origine par son ravisseur, se serait résignée à son sort, une fois dépucelée plus ou moins de force, d’autant plus qu’elle commençait à s'inquiéter, à 26 ans, de rester seule et célibataire. Voilà pourquoi elle aurait dit à son père, sortant enfin de «sa» nouvelle maison, qu’elle souhaitait rester là. Sans compter qu’elle avait très bien pu faire l’objet de menaces terrifiantes, pendant ces jours fatidiques, pendant l’enlèvement et durant les jours suivants. Mais enfin, c’est tout à l’honneur de PV qu’on puisse ne pas être d’accord avec lui, dans ces deux histoires, en lisant son propre texte. En effet, PV écrit tellement bien qu’on a l’impression de connaître les personnages rencontrés, et d’être témoin soi-même des scènes qu’il partage avec nous. PV nous raconte en détail (p.114-129 Chospel et p.160-168 : Tsetan Punstok) la vie de deux convertis de choix. Deux Tibétains de haut niveau, élevés dans le bouddhisme et ayant embrassé la foi chrétienne à l’âge adulte, dont le parcours représente, ou devrait représenter, aux yeux de PV, un exemple, une inspiration, pour tous les autres habitants du pays. Mais aussi, dont les façons de faire permettent d’imaginer un christianisme différent de celui d’Europe, un christianisme adapté à la matrice culturelle et au mode de vie locaux. Exceptés les quelques piques (peut-être inévitables de la part d'un missionnaire...), les analyses de la religion et de la pratique bouddhiques, disséminées dans tout le livre, sont très intéressantes et très pointues. Citation 1 Par Jonathan Guyon Le Bouffy, dans Joseph Gergan et l'Histoire (2012), p.94 et p.95-96 Page 94: Nous pouvons proposer plusieurs raisons quant à l’écriture du Trésor éternel par Joseph Gergan. Tout d’abord il affirme le fait d’être Ladakhi, lui dont la famille est originaire du Tibet Central et qui s’est converti au christianisme. Ensuite, au regard de l’époque de sa composition, la population du Ladakh en ce début de XXe siècle semble être toujours très touchée par les conséquences des guerres dogra, dans ce contexte Joseph Gergan a pu avoir une motivation supplémentaire de présenter cette histoire en plein changements. L’histoire récente était bien présente, mais qu’en était-il vraiment des périodes antérieures? Pierre Vittoz rapporte quelques années plus tard: «Un instituteur se plaignit que ses écoliers ne savaient rien du passé de leur petit pays du Ladak (sic). Un marchand confessa n’en rien savoir non plus lui-même, ajoutant qu’il ne demanderait pas mieux que d’en entendre parler ou d’en lire quelque chose». Enfin son travail aux côtés de chercheurs comme Francke ou Tucci lui a apporté la possibilité de mettre la main sur des documents d’exceptions, mais aussi de réaliser et d’affirmer la singularité de sa culture ladakhie et plus largement tibétaine. Outre les raisons de l’écriture de cette histoire, nous pouvons aussi nous demander pour-quoi la présentation de Joseph Gergan s’arrête à la fin de la conquête dogra. Pages 95-96: Ce que nous pourrions appeler “réveil nationaliste” est le fruit de multiples personnes et influences dont Joseph Gergan ne représente qu’[une partie]. Quelques années après le décès de Joseph Gergan, Pierre et Catherine Vittoz sont les témoins des activités ladakhies au sujet d’un groupe d’étude de la culture du Ladakh. Plusieurs chrétiens participèrent dont Eliya Tsetan Phuntsog et S.S. Gergan, qui «proposa qu’on dressât une liste de “monuments historiques”». Pierre Vittoz note, malgré sa crainte du nationalisme: «J’en suis venu à penser que ce sens national est nécessaire aux chrétiens de l’Himalaya – et d’ailleurs. Il leur donne la possibilité de se réintégrer dans leur société nationale et d’y travailler à son bien.» Pierre Vittoz est un témoin précieux et compréhensif de ces changements, de cette “éclosion d’une conscience nationale”. Plusieurs passages de son chapitre intitulé "Aube" dans son livre Un autre Himalaya décrivent les mutations en cours: «Au lieu d’en ramener une admiration irréfléchie pour le génie indien ou la culture occidentale telle qu’elle apparaît dans les villes de l’Inde, ils avaient réussi à dominer leurs impressions et à étudier cette civilisation. Mais plutôt que de la juger, ils avaient fait un retour sur eux-mêmes. Et ils avaient – par comparaison, par opposition quelquefois – compris l’importance de leur propre passé. […] Un peuple, […] se découvrait distinct par sa culture, et en même temps portait un jugement de valeur sur sa langue, sa littérature, ses arts, ses traditions, en un mot, son esprit». Le travail sur la langue, bien que presque inexistant aujourd’hui, semble avoir été l’activité la plus nationaliste: «Affirmer la valeur de la langue ladaque (sic), c’était presque adresser un défi à l’hindi, langue officielle de l’Inde et du Cachemire et facteur important de l’unité indienne. C’était un germe d’opposition à l’Union Indienne dont le Ladakh fait partie». Il ne traite pas uniquement des changements dans la société ladakhie en général, mais aussi au sein de la communauté chrétienne, en affirmant que les Ladakhis sont responsables d’eux-mêmes et de leur communauté: «L’Église s’est rendu compte qu’elle avait dans ses rangs des gens de l’étoffe dont on fait les responsables, et qu’elle était capable de les soutenir et de les suivre. Elle a désiré prendre l’initiative matérielle et spirituelle». Bien que Joseph Gergan n’ait pas été l’acteur de ces mutations dans la société ladakhie, on peut considérer qu’il fut l’un de ceux qui ont préparé la région à la modernité, ceux qui ont planté les graines de cette “conscience nationale”. Le témoignage des époux Vittoz date des années 1950, soit une vingtaine d’années avant l’édition posthume de l’ouvrage de Gergan. |
Journalism in Tibetan
Pierre Vittoz editor of a Ladhaki monthly leaflet, 1952-1956 (0.28 Mb) Pierre Vittoz and his Christian Ladakhi friend Eliyah Tsetan Phuntsog revived the "Ladakh Phonya" ("Ladakh Messenger") from 1952 to 1956. This was a monthly newspaper written in Tibetan. Vittoz and Phuntsog were altogether journalists, editors and sellers. The first issue of the reactivated monthly newspaper was ready on 23 May 1952. It was a 4-page publication. 50 copies were printed. They sold in a few days! PV had to print 20 more copies to meet the demand. It seemed that, at this time, many people who had learnt to read (in Tibetan) were thirsty of anything new to read, due to the dearth of any printed material in that language. However, in 1952 or 1953, both friends renamed that newspaper into "Snang Gsal" (pronounced Snang Sal). Which means "Bright Light" or "Providing The Light" (Snang: "light" and Gsa: "bright" or "give"). Indeed, in September 1953, PV's friend and newspaper co-editor Tsetan Phuntsog refered to their periodical under the name of Snang Sal. This also is the name that stands on the historical 1955 issues displayed below. Unfortunately, Pierre Vittoz was not so much interested in world politics, or in any kind of social or cultural news, as can be inferred from his articles and books. The political and general news disappeared from their periodical. Both friends made out of this publication (launched in 1904, historically the first Tibetan-language newspaper) a purely Christian proselytist media, replete with psalms, god prayers and inspiring holy stories. Exit the local news and world news that had been included in the "Ladakh Phonya" by the preceding missionaries and that represented the most interesting part for the general Ladakhi public. In that sense, this periodical could no longer be called a "newspaper". It rushed into a dead end, even as it was nicely written (Phuntsog was a fine scholar in classical Tibetan). The "Snang Sal" monthly leaflet was continued until 1959, and then interrupted as Eliah Tsetan Phuntsog left Ladakh to join his friend Pierre Vittoz to Mussoorie. However, the name "La dags pho nya" was revived again in 1978 and 1979 as the title of a government news sheet edited by the renowned Ladakhi scholar Tashi Rabgais. In the 1980s and 1990s, though, the periodical fell out of interest among the readers as a pure government propaganda tool. It was discontinued. In 2014, a newsletter with the same name was published by the Ladakh Buddhist Association. In Aug.2021, the local government of the Union Territory of Ladakh announced that it would launch (or re-launch) a bi-monthly governmental magazine with the name Ladakh Phonya for the 2nd anniversary of the status of Union Territory (Aug.2019). Five 1955 issues of Vittoz' newspaper: 1955, Month No3 of the (Lunar) Tibetan calendar, i.e. approx May 1955 1955, Month No4 of the (Lunar) Tibetan calendar, i.e. approx June 1955 1955, Month No7 of the lunar Tibetan calendar, i.e. approx September 1955 1955, Month No8 of the lunar Tibetan calendar, i.e. approx October 1955 1955, Month No9 of the lunar Tibetan calendar, i.e. approx November 1955 Source: FPCV/BEAACT   (17-19 Mb). Picture taken probably in Mussoorie, India, in 1959-1962. Source: FPCV/BEAACT     (0.61 Mo) Pierre Vittoz went as far as to modify an English writing machine into a Tibetan writing machine... Cutting/carving the keys (touchstones) himself to adorn them with Tibetan letters and accents. PV made a statistical analysis of the Tibetan written language in order to be able to place the most frequent letters at the center of his keyboard... Vittoz even solved the problems of the superscripts and subscripts (letters and signs coming above and below the main text row line). In the beginning, in 1952, they printed this newspaper in Leh with an old lithographic press that had originally been brought here by German missionaries. In March 1954, the printing of this newspaper was accelerated by the purchase of a "rotary duplicator". The German missionaries had originally created this newspaper in 1904 a bold innovation, as it was the first Tibetan periodical ever! The German protestant missionaries of the "Moravian Church" first settled in the Northwestern Himalaya in the middle of the 19th century. Eduard Pagell and William Heyde created the first mission in 1856 at Kyelang Lahul (200 km east of Jammu, on the cis-Himalayan side of the Tibetan culture area, nowadays located in Himachal Pradesh). The Moravians then created in 1865 a station in Poo (from Kyeland: further Southeast, beyond the Spiti Valley. Poo stands 10 km from the Tibetan border, 50 km south of Kashmir). Finally, in 1885, they established a mission in Leh, the capital city of Ladakh. Christianization went more slowly than hoped for. In 1936, after over 80 years of proselytism, they had made all in all 146 converts. The last foreign protestant “Moravian” missionaries left Ladakh in 1956. They were the Swiss missionaries Pierre and Catherine Vittoz, and their children. The German "Moravian" missionaries worked on all types of subjects. Linguistics for example for Jäschke, or history for Marx. These studies of society were done to better serve the mission. The women were often teachers or nurses. They also participated in translations, like Maria Heyde who translated hymns into tibetic languages or like Theodora Francke who translated testimonies of veterans of the Dogra war from Ladakhi to German. Adapted from: Source. Ci-dessous: extrait de la page 30 de Joseph Gergan et l'Histoire (2012) de Jonathan Guyon Le Bouffy: D’autre part, les missionnaires vont aussi importer des nouveautés dans la vie des Ladakhis. Le travail missionnaire des moraves met l’accent sur l’éducation. Ainsi, ils vont rapidement fonder une école qui existe encore aujourd’hui [2012]. Elle accueillait aussi bien des chrétiens que des bouddhistes ou des musulmans. L’équipe d’enseignants a notamment compté Marx et les Gergan père et fils. De nombreuses matières étaient enseignées, comme le tibétain, l’urdu, l’anglais, la géographie, les sciences naturelles et l'arithmétique. C’est au nom de cette volonté d’éducation que Francke va créer le premier journal entièrement en tibétain, les "Nouvelles du Ladakh" [ou le "Journal du Ladakh"], en 1904. La réflexion autour de la langue et des problèmes de traduction ont conduit Eliyah Tsetan Phuntsog à vouloir mener une réforme de l’écriture. Outre l’école, les missionnaires moraves vont apporter leur savoir médical avec la fondation d’un hôpital en 1887, qui a fermé en 1952. Les femmes des missionnaires vont aussi jouer un rôle important: elles introduisent la technique de tricotage en jacquard qui est largement répandue aujourd’hui pour les chaussettes et les bonnets. Dans ce secteur d’activité, Walter Asboe créa une filature et des ateliers de tissage à Leh comprenant des métiers à tisser importés d’Occident. Dans les années 1960-70, le gouvernement indien reprit ces idées et fut aidé par des artisans formés à la mission. Les missionnaires apportèrent aussi des nouveautés dans le domaine agricole en introduisant plusieurs légumes, dont la pomme de terre, le navet, la laitue… Pour la cuisine, la cuisson à la pression a permis de cuisiner des aliments jusqu’alors difficile à préparer à cette altitude. extrait de la page 30 de: Jonathan Guyon Le Bouffy: Joseph Gergan et l'Histoire: le Tibet Occidental vu par un chrétien Ladakhi (2012), Mémoire présenté par Jonathan Guyon Le Bouffy sous la direction de Mme Heather Stoddard. Source. History of the “Ladakh Messenger” newspaper The very first printed Tibetan periodical, created in 1904. Edited by Swiss Tibetologist Pierre Vittoz from 1952 to 1956. (From Anna Sawerthal's PhD thesis, Vienna, Austria, 2011. Source). Overview:
Below: extract from Anna Sawerthal's PhD thesis, Vienna, Austria, 2011, p.43-52. Source. 4 The First Tibetan Language Publications (...) The first newspaper-like publications [in Tibet] were founded in the very beginning of the 20th century. At that time, the press had been flourishing in Great Britain for centuries. Germany, the cradle of newspapers, possessed between 3,000 and 4,000 newspapers in the beginning of the 20th century (129). In Tibet's neighbouring country India, the press had been developing for well over 100 years, ever since the British Colonist James August Hickey had started "Bengal Gazette”, the first Indian newspaper, in 1780. The Indian press was split into two opposing strings: The Colony-supporting English-language press and the Hindi-language press fighting for independence (130). Tibet's other big neighbor China was in the middle of a second newspaper boom – starting a newspaper in contemporary China was extremely hip (131). The first modern newspaper in China had been founded in 1815, again by an English missionary (132). (...) After the downfall of the Qing dynasty in 1912, freedom of speech and opinion was announced in the constitution, which led to the creation of about 500 newspapers shortly after. In 1926, there were 628 newspapers registered in China. Circulation at that time varied from very little up to 150,000 copies (134). More distant South Asian countries like Indonesia, Thailand and Vietnam have had newspapers for decades due to Colonialists and/or missionaries (135). The first modern Japanese newspaper was printed in 1861 ("Batavia Shimbun”) (136). Korea also had a Court Circular which began in 1392 ("Chobo”); modern-style newspaper was founded in 1883 (137). Burma saw its first newspaper in 1836 (in English and Burmese language) (138). The small kingdom of Nepal saw its first newspaper in 1901 ("Gorkhapatra”, a mouthpiece of the Rana-kings) (139) and Mongolia's first newspaper was "Shine Tol”, founded in 1911, a paper of the new government (140). Mongolia and Bhutan, which got its first newspaper only in 1965 ("Kuensel”) (141) present the only two countries in Central and Southeast Asia, who got their first newspaper after Tibet did. Politically, Tibet was much-courted, on one side from the British, on the other side from the Chinese. Tibet replied with an attitude of rejection, highly restricting all entries and exits. It is of no surprise therefore that the first newspapers [in fact, 2 out of the 3 first newspapers] were founded outside of [the political boundaries of] Tibet (142). Tibetan language newspaper projects were mainly led by the two following entities: a) the Moravian Mission in Northern India and b) the Chinese in Lhasa. In the literature, a couple of publications are described as the "first Tibetan newspaper". (...) I have identified three [such] publications held to be the "first" newspaper. They are the «La dwags kyi ag bar» in Leh (1904-1908/1910), the «Bod yig phal skad kyi gsar 'gyur» in Lhasa (1908-1911(?)) and the «Melong» in Kalimpong (1925-1963). 4.1 From Kashmir : La dwags kyi ag bar (Ladakh Newspaper) The «La dwags kyi ag bar» was published between 1904 and 1908 or 1910 (143) by priests of the Moravian Mission in Leh, Ladakh. I introduce this paper at some length as it served as a model for the "Melong" twenty years later (144). Plus, sources concerning the reception of the "Melong" are rare. The Moravians (Herrnhuter Brüdergemeine), an evangelical protestant church, had been active in Ladakh ever since 1855 (145). In Leh, they possessed a lithographic press and were busy in using it. They printed more than 250 publications (146), including school books, travel reports, prayer books, pamphlets and more (147). Some of their extensive printing work was done by famous people, such as Heinrich August Jäschke, the compiler of the Tibetan-English dictionary, or August Hermann Francke (1870-1930), who translated the Bible into Tibetan (148). This very Francke was the founder of the "Ladwagskyi Agbar" (written syllabically "La dwags kyi ag bar"). issue March 1907 (© Herrnhut Archiv) Production The paper was printed once a month in Leh, on the lithographic printing press of the missionary station, each issue consisting of four pages. Starting from the February-issue of 1907 it held a subtitle: "Ag bar 'di ni slel La dwags kyi Mo re wi an mi shon gyi par khang du bsgrub so", which means: "manufactured in Leh in the printing shop of the Ladakh Moravian Mission", according to Walravens (149). The cost [or price?] of one issue was about three pfennig (150). Besides Francke, at least two other missionaries worked on the paper: Ernest Shawe and Friedrich Peter (151), plus native helpers. Circulation In the beginning, 150 copies of the paper were printed, but later Francke decreased the circulation steadily to 60 copies (153). Thereof 20 copies were sent to Darjeeling, in Sikkim (close to Kalimpong), were the Moravians had another branch office (154). This may seem like a very small circulation pool, but it can easily be compared to early printing in Europe, when circulation was similarly small and distributed mostly among elites. It is also important to note that one issue was often read by (or read aloud to) ten people or more. The reach of the paper was therefore perhaps significantly higher. Appearance The paper's format was 23 x 27,5 cm, some issues 21,2 x 26,5 cm (155) [i.e. close to the modern A4 size of 21 X 29,7cm]. The layout was split into two columns. Some issues contained illustrations. The title line "La dwags kyi ag bar" was written in double-lined letters, which were also used by the locals for carving the sacred Buddhist formula « Om mani padme hum » into stones (156). The text of the paper was written in the colloquial dbu med-script, in simple, understandable language. Content Walravens divides the content of the paper into three main sections: 1) Yul so so'i gnas tshul ni, "Reports on individual countries". The regularly recurring sub-sections were: a) bod yul na, "In Tibet" b) rgya gar yul na, "In India" c) ja pan yul na, "In Japan" d) o ros yul na, "In Russia". [Apparently, the German missionaries forgot to inform their readers about China; what a mistake...] The contents were taken from Indian newspapers, f.e. the Bombay Guardian (157). 2) sgrungs ni, "Stories" 3) gtam dpe, "Proverbs" (158) As we will later see, this division and word choice highly resembles that of the Melong [Tibetan newspaper later created in Kalimpong, Sikkim]. Aims of the paper Naturally, being a missionary paper, the main goal of the La dwags kyi ag bar was to spread Christian ideas and morals. In order to successfully reach that goal, the Moravians wanted to reach deeply in order to change the every day customs and habits of the Tibetans. A newspaper was something incredibly revolutionary at that time, and it aimed to change daily routine at its roots. As John Bray says: "[Francke] intended [the newspaper] to be educational in the broadest sense in that he hoped it would popularize an unfamiliar concept of secular, or at least non-Buddhist, writing." (159). As Francke admits in one of his letters to his home monastery, the Christian books that had been vastly published by the Moravians were not as successful as they had hoped for: [One] point is educating Tibetans to pay for books. It is almost impossible to get even the slightest payment for our Christian books […]. Regarding our religious texts, we face the alternative of either no readers at all or free distribution (160). Francke goes on in admitting that it is even dangerous for the Tibetans to possess the Christian books: "The Buddhist Tibetans do not want this kind of literature, they even have to take care that Lamas do not find such things in their place, and therefore consider it a great courtesy on their part to accept the books." (161) Therefore, he explains, the newspaper is considered to be a means to an end: "It is different with the paper: We get payment, often, however, in form of goods. The distribution of the paper is therefore not to be underrated with regard to a changing attitude of the people towards our literature (162)." Francke wrote this in 1906 in a report to his home monastery. He was seemingly at a loss to explain his expensive project (163). As Römer and Erhard mention, the newspaper was under tremendous economical pressure, because the mission should work self-sufficiently, or even better: it should make profit (164). To sum it up: Books and texts in general have been thitherto narrowly entwined with Buddhism by the Tibetans. The missionaries wanted to teach them a new way of reading. Francke's idea was simple: if the Tibetans were used to a newspaper, they would also get used and more receptive to Christian ideas (165). This is also reflected in the outer appearance of the paper: While the title line is held in ornamented letters (see "Appearance"), in order to draw attention and acceptance to the paper, the text itself is in a very colloquial style, both in writing (dbu med), and linguistically (no Classical Tibetan). This was an innovation at that time: printing and publishing solely for a worldly, or at least non-Buddhist purpose. Francke makes his point very clear when he writes: "Those who read the paper do not have the option of earning religious merit (166). Reception Interestingly, Francke's project worked to some extent. At least, when considering the first part of the plan, i.e. getting Tibetans accustomed to [reading non-Buddhist texts] ((a new way of reading)). Francke reports that the first part of his newspaper, the news section, was the most popular among his readers. This applied especially, as he adds, if the cover contained news on Tibet (167). This was not surprising, for "proximity” is one of the news values which make up an interesting news report. According to Golding and Elliott, these news values are: Entertainment, Importance, Drama, Visual Attractiveness, Proximity, Brevity, Negativity, Regency, Elites, and Personalities. Furthermore, proximity has two senses, cultural and geographical (168). Here, both prevail, the first more than the latter. The Tibetans were not without suspicion and skepticism towards the new "journalists" in Leh. When the «La Dwags Kyi Ag Bar» reported on the victory of the British Younghusband expedition into Tibet in 1904, the reactions were described by Francke as follows: "Our news on the English victory over the Tibetans were by no means believed. Our people regarded it as practically impossible that the soldiers and Lamas, endowed with freshly consecrated talisman, could ever be wounded (169)." Only when some Ladakhis, who worked in the prison of Shimla, heard the story themselves from some Tibetan prisoners of war, did they believe it. Another article about the naval battles in the Russo-Japanese War met with a similar fate: [Francke] was rather taken aback when the [Ladakhi helper] came to write down the story he used the word for 'river' rather than the word for 'ocean', suggesting an image of battleships on the Indus. Even when this mistake was corrected, local readers found the story hard to understand: even if the Russians and the Japanese did wish to blow each other up, it was not entirely clear why they had to go to sea first (170). Concerning the main goal, the spreading of Christian ideas, the newspaper was not very successful. In the third section of the paper, the "spiritual part" (171) as Francke called it, the authors usually provided a Christian interpretation of a Tibetan proverb (172). Talking about the production of this, one can hear the frustration in Francke's report: [It] should always be done by a missionary, [… because] the interpretation of a Tibetan proverb is a difficult matter for a native. Also the sermons of the native assistants show that it is almost impossible for them to cling to a basic idea during the whole speech. They get sidetracked by a ramification which they find personally interesting and never get back to the main idea. […One native assistant] was given the proverb: He who does not see his one face ridicules the faces of other people […]. Nothing would have been more suitable than to think of Christ's word about the splinter in neighbour's eye and the beam in your own. The native assistant instead preferred to link the proverb to Adam and Eve, two persons of whose existence the Buddhist Tibetan does not have a ghost of an idea (173). As the missionaries were under heavy economic pressure as mentioned above, and the Christian contents were not selling at all, the editors marginalized them over the course of Time (174). Yet, the «La Dwags Kyi Ag Bar» always remained a paper with a clear proselytizing mission. According to Bray, Francke moved from Leh to Kyelang, Lahul, in 1906. Some of his colleagues continued the paper, changing the name to "La Dwags Kyi Pho Nya" in 1907 (175). Pho Nya means "messenger", but is also the word that Jäschke translated as "angel" (176). The newspaper is usually translated as "Ladakh Herald". Only a year later or so, the paper was stopped altogether. Walravens writes that the «La dwags Pho Nya» was published from 1908 until 1910. This is also very possible. I have no means to verify the true publishing date of the paper. In any case, the Pho Nya was the successor of the "La Dwags Kyi Ag Bar", albeit a short-lived one (177). In 1926 (178), Walter Asboe, another priest of the Moravian mission and successor to Francke in Kyelang "revived the Moravian journalistic tradition" (179) by starting the «Kyelang Kyi Akhbar» (180), another monthly paper printed at first on the – by that time – very old lithographic press. The "Missionsblatt der Brüdergemeine" reports the name as "The Good News" (181). Later, Asboe used a plex duplicator (182). The paper had a circulation of about 40 or 50 copies (183) and ran until 1935 (184, 185). This paper was also primarily a means of proselytization. The Moravians knew what (might) work and what did not. The Missionsblatt from 1927 reports: "In our Himalayan mission, especially medical work and dissemination of the Scriptures must be used as means of proselytizing, because their effects are usually greater than that of the sermon." (186). Interestingly, when Asboe was on leave in Europe in the beginning of 1936, he reported his newspaper as the only Tibetan language publication in the world. However, by then, the «Melong» had been published for eleven years in Kalimpong, Sikkim. Furthermore, Asboe spread the information that even though only 50 issues were printed, there were hundreds of thousands of readers. The educated monks who were literate, would gather all the villagers and read the articles out loud. We find this description in German, French and even Singaporean publications (187). In 1936, Asboe moved from Kyelang to Leh, but continued his paper under an old new name: La dwags Pho Nya (188). Concerning international news, Asboe did not just take them from Indian newspapers any more, but also had a radio at his disposal (189). Asboe left Ladakh in 1947 (190) and the «Ladakh Pho Nya» closed down for five years. In 1952 the Swiss missionary Pierre Vittoz and Eliyah Tsetan Phuntsog (191) revived the paper again. Bray reports on the appearance of the paper: "During this period expensively-produced Chinese propaganda pamphlets in Tibetan were trickling across the border and Vittoz remarked that the «La dwags Pho Nya», which was still prepared on a simple rotary duplicator, looked scrappy in comparison (192)." Nobody continued this paper after Vittoz left Ladakh in 1956 and Phuntsog in 1959. Notes: 129 Wilke 2000, p. 260. 130 Cf. e.g. Gunaratne 2000, p. 87. 131 Cf. Wernsdörfer 2006, p.98. 132 Gunaratne 2000, p. 499. 133 E.g. Keane 1991, p.8 134 Dovifat 1960, p. 753ff. 135 Gunaratne 2000, p. 266, 431, 464. 136 Gunaratne 2000, p. 562f.; Keane 1991, p.8. 137 Gunaratne 2000, p. 612. 138 Gunaratne 2000, p. 352. 139 Gunaratne 2000, p. 135. 140 Gunaratne 2000, p. 640. 141 Gunaratne 2000, p. 70. 142 Cf. Schubert 1935, p. 95: "Trotz der immer noch stärksten Abgeschlossenheit Tibets gegenüber dem Eindringen alles Fremdartigen, zeigt sich doch auf kulturellem Gebiete so manche Neuerung, die europäischen Einfluß verrät. In der Hauptsache freilich gehen derartige Erscheinungen von Stellen aus, die nicht selbst im eigentlichen Tibet, sondern hart an dessen Grenze liegen." (translation A.S.). 143 Römer and Erhard 2007 and Walravens 2002, p. 30. 144 Cf. also Engelhardt 2010, p.1; Jamyang Norbu interviewed in Schaedler 2007, p.209. 145 Walravens writes they were active in Ladakh ever since 1863. (Walravens 2002, p. 29). Bray adds that a permanent missionary station was only founded in 1885 (Bray 1988, p. 58). 146 Walravens 2002, p. 30. 147 Römer and Erhard 2007, no page numbering. 148 Walravens 2002, p. 30. 149 Walravens 2002, p. 30. 150 Walravens 2002, p. 32. 151 Walravens 2002, p.31. 152 Walravens 2010, p.6. 153 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p. 33; Cf. Walravens/Taube 1992, p.267 where it is stated that 100 copies were distributed. 154 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, S. 33. 155 According to information of the Herrnhut Archive. 156 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p. 32. 157 Bray 1988, p.59. 158 Walravens 2002, p.31f.. 47 159 Bray 1988, S. 59. 160 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p.36. 161 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p.36. 162 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p.36. 163 See Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002. p.36. 164 Cf. Römer and Erhard 2007. 165 Cf. Bray 1988, p.59. 48 166 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p.36. 167 See Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002. p.33. 168 Golding/Elliott 1996, p.405-415. 169 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p. 34. 170 Bray 1988, p.59. 171 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p. 35. 172 Francke mentions an example for this in "Eine literarische Neuheit", Missionsblatt aus der Brüdergemeine 68 (1904), p. 99 (cited in Walravens 2002, p. 32) according to Bray 1988, p.60 from the first issue of the paper: "'If the Lama is not perfect, how can he help dying people upwards (in transmigration, to a better rebirth, perhaps in the Buddhist paradise, called Thoris)?' Conclusion: The true, really sinless great Lama is Jesus Christ. […]". 173 Francke 1906, cited and translated into English in Walravens 2002, p. 35f. 174 Römer and Erhard 2007, no paging available. 175 Bray 1988, p. 60; Walravens 2002, p. 31. Bray cites the paper as "La dvags pho nya" (in contrast to "La dvags kyi pho nya) in Walravens. 176 Bray 1988, p. 60. 177 8 issues exist in the Herrnhut archive, according to Walravens 2010, p.6. 178 Walravens/Taube 1992, p. 267, Missionsblatt 1927: "Die tibetische Zeitung, die Br. Asboe seit 1. September 1926 herausgibt, macht gute Fortschritte […]". According to Bray it was started in m 1927 (Bray 1988, p.60). 179 Bray 1988, p. 60. 180 Walravens/Taube 1992, p.178 (here it is called "Kye-lang ag-bar"). 181 Walravens/Taube 1992, p.267. 182 Compare with Walravens/Taube 1992, p. 178, who note that this paper was "at first produced on a lithographic press, and later on with types." 183 The Straits Times, January 12th 1936, p.13. 184 Bray 1988, p. 60. 185 For a short summary of content see Walravens/Taube 1992, p. 267. 186 Walravens/Taube 1992, p. 267: "In unserer Himalayamission müssen so ganz besonders ärztliche Arbeit und Schriftenverbreitung als Missionsmittel dienen, da sie meist weiter wirken als die Predigt." (translation A.S.); No. 3-95 exist in the Berliner Staatsbibliothek, Libri tibetici 13, Oriental Department, according to Walravens 2002 p.37. 187 Compare Zeitungswissenschaft 1936, p. 330: "Von der einzigen im Bereich des Dalai Lamas erscheinenden Zeitung berichtet 'Journal de Genève' auf Grund der Angaben von deren Haupschriftleiter, der kürzlich Europa besuchte. Die Zeitung hat eine Auflage von nur 50 Exemplaren, aber mehrere hunderttausend Personen kennen sie. Sie wird in den Gebirgen von Tibet in einer Höhe von 3500 Meter gedruckt, und die Bezieher sind die vornehmen Lamas der Klöster. Sie sind fast die einzigen, die lesen können. Wenn die Zeitung in ihre Hände gelangt ist, versammeln sie die Bevölkerung und lesen ihr sie vor."; The Straits Times, January 12th, 1936, p.13: "The Rev. Walter Asboe, a Moravian missionary, is in London on leave from his station. The village of Kylang [sic], 10,500 ft. high in the rainless Tibetan plateau. The only communication with the rest of the world is by a pass 13,500 ft. high, which is snowed under for five months in the year. Mr. Asboe's parish is the size of Wales. He says that only 146 converts have been made in 80 years. He himself has made only two in 14 years. Mr. Asboe has the distinction of being the publisher of the first and only newspaper in the Tibetan language. He produces 50 copies on an old-fashioned cyclostyle, but the 'circulation' is in the hundreds of thousands, as it is read to villagers by the Lamas, the only people who are literate." Journal de Genève, April 19th, 1936, p.2: "Un journal thibétain. Il faudrait plutôt écrire 'le' journal thibétain, car cet organe serait, paraît-il, le seul existant au pays des lamas. Le rédacteur en chef de ce journal [le missionnaire protestant allemand Walter Asboe], de passage dernièrement en Europe, a donné sur lui quelques précisions. [Ce périodique] ne tire qu'à cinquante exemplaires, mais plusieurs centaines de milliers de personnes [sic] le connaissent. Il est imprimé dans les montagnes thibétaines, à 3'500 mètres d'altitude, et ses abonnés se recrutent uniquement parmi les principaux lamas des monastères. Ils sont à peu près seuls à savoir lire. Aussi, quand le journal leur parvient, réunissent-ils la population, à laquelle ils donnent lecture des articles. Mais on ne nous dit pas si ce singulier journal couvre ses frais." 188 Both Bray 1988 and Walravens 2002 write La dvags pho nya without kyi; Walravens/Taube 1992, p.178: This source states, it was called La-dvags pho-nya, starting from 1935. Other References John BRAY: A.H. Francke's "La Dvags Kyi Akhbar": the First Tibetan Newspaper, The Tibet Journal, Vol. 13, No. 3 (Autumn 1988), pp. 58-63 (6 pages). Published By: Library of Tibetan Works and Archives Wikipedia.org: le Journal du Ladakh. |
Catherine Vittoz chez les nomades tibétains (1955)
Ma tante Catherine Vittoz (28 ans) nous relate sa visite
chez les nomades Changpas des hauts-plateaux tibétains
au printemps 1955. Elle s'est rendue dans le sud-est du
Ladakh, à 4'500 m d'altitude, là où commence l'immense
plateau du Changtang. Son voyage a duré 3 semaines.
Elle accompagnait le couple Tsétann et Sungkyil Pountsok,
qui allaient rencontrer la soeur de Tsétann.
(Les Pountsok étaient les meilleurs amis tibétains
chrétiens de Pierre et Catherine Vittoz).
Catherine a effectué ce voyage probablement en
mai-juin 1955, peu avant que son mari ne parte
à l'assaut du Ganesh Himal, au Népal, fin juillet /
début août 1955.
Récit publié dans Actualité Missionnaire, no1, p.13-15, une nouvelle revue présentée dans "L'Impartial" de Neuchâtel (Suisse) du samedi 11 février 1956. Source. Dans la version ci-dessous, les fautes de sémantique et d'orthographe ont été corrigées. Pages originales:
Introduction dans L'Impartial:
Actualité Missionnaire L’éditorial de cette nouvelle revue des missions protestantes, paraphrasant un verset de la Bible, parle de la solidité d'une corde à cinq fils. Il s'agit en effet de la fusion de cinq bulletins missionnaires. La Mission Suisse dans l'Afrique du Sud, la Mission de Bâle, le Comité suisse de la Mission de Paris, la Mission Morave et l'Action Chrétienne en Orient, ayant fédéré leur action et uni leur organisation financière, éditent en commun ce nouveau journal mensuel. (Adm. 5, Chemin des Cèdres, Lausanne). La typographie et la présentation sont excellentes, avec de très beaux clichés, entre autres, de M. Fernand Perret, qui vient de rentrer d'un voyage en Afrique, et de M. Pierre Vittoz, le pasteur «le plus haut du monde», missionnaire au Tibet. Sur la première page, le toit en construction de l'Eglise de Bangwa, au Cameroun, symbole d'un monde en chantier de construction où l'on construit encore des églises! Le lecteur entre directement en contact avec le corps missionnaire engagé dans les divers champs, avec ses soucis, ses joies, ses deuils aussi. Le premier article annonce la mort d'une jeune sage-femme, Mlle Margarita Luthi, de Berne, décédée brusquement en novembre dernier à l'hôpital missionnaire de Chicumbane, au Mozambique, après trois ans seulement de travail médical en Afrique, où elle avait déjà conquis l'affection et la confiance des Noirs. Ce que dit le roi du Zambèze Après le dépaysement rapide d'un vol d'avion intercontinental, le lecteur pourra suivre les pistes boueuses et rocailleuses qui le conduiront sur les traces de Coillard au pays du Zambèze où il sera accueilli par le roi Mwanawina au son d'un orchestre africain. Après les salutations d'usage, le roi du Zambèze dira au visiteur : « Dites à l'Eglise de Suisse notre profonde reconnaissance pour les missionnaires qu'elle nous a envoyés ; la transformation de notre pays est déjà immense, mais que votre Eglise ne nous oublie pas : nous avons encore un besoin urgent de son amour et de sa foi. Le voyage continue au Cameroun, où les inondations ayant paralysé durant plusieurs semaines tout trafic, le personnel et les 300 malades de la léproserie de Manyemen furent presque réduits à la famine ! En intermède, la lettre d'un pasteur noir du Mozambique analyse les difficultés de trouver des «anciens» capables, spirituellement et moralement, de prendre la responsabilité des paroisses indigènes. Au-dessus du «Toit du monde» Un nouveau vol intercontinental ((expression imagée)) nous conduit au Tibet, en remontant la vallée de l'Indus jusqu'à Leh. Sur les hautes terres du Ladakh, nous accompagnerons Mme Catherine Vittoz et le pasteur tibétain Tsétann Pountsok visitant un village Ch'Angpas, dont les habitants sont effroyablement misérables, tous leurs moutons ayant péri pendant l'hiver. Ce texte de Mme Vittoz, par la vivacité du style et la précision des détails, nous fait véritablement entrer dans la communion d'un peuple presque inconnu du reste du monde. Encore un bref séjour à Bornéo, parmi les Chinois de Kudat, les plantations de cocotiers et d'arbres à caoutchouc, les cultures de riz du peuple Desun, et l'avion nous ramènera pour une dernière escale en Syrie. Là, le pasteur A. M. Tartar nous fera rencontrer une vieille Arménienne recueillie autrefois, au temps du massacre de son peuple, par des nomades du désert dont elle partagea la vie. Joie de voir ce vieux visage ridé se pencher à nouveau sur l'évangile de son enfance qu'elle n'avait Pas oublié depuis plus de quarante ans. Toutes ces petites histoires permettent d'entrer dans la grande histoire de la Mission chrétienne. Le premier numéro de cette nouvelle revue laisse espérer beaucoup de son avenir. W.B. Note : Ce numéro peut être obtenu au Secrétariat de paroisse, rue de la Cure 9, à La Chaux-de-Fonds, téléphone (039) 2.32.44.
HAUTES TERRES
Tout là-bas, derrière les collines pourpres, je puis apercevoir le lac Ts’Okar, brillant comme un miroir, Le lac Tso Kar. Source: Ladakh-Leh Trekking    (0.07Mb) Le Lac Tso Kar se trouve à une distance de 100 km au sud-est de Leh. Depuis Leh, suivre: Leh > Thiksey > Karu > Rumtse > Matseland > Debring > Meroo > Tso Kar sur la route goudronnée qui existe maintenant. Ce lac se situe à une altitude de 4’540 mètres (!) comme le lac Titicaca au Pérou. Il s'étend sur 16 km2. Le lac Tso Kar. Source: TourMyIndia    (0.15Mb) et à mes pieds s’étend le Ch’Angt’Ang! Le Changtang ou Chang thang est un vaste plateau de haute altitude situé au Tibet septentrional et occidental. Parsemé de lacs, il se situe à 4’100 m d’altitude en moyenne. Il s'étend depuis le Ladakh à l'ouest jusqu'à l’Amdo (Qinghai en chinois) à l'est sur une distance d'environ 1’600 kilomètres. Il fait entièrement partie du plateau tibétain et est habité originellement par les nomades Changpas (Wikipedia). Je suis enfin à sa porte et, pour tromper mon impatience d’y être tout à fait, je dévale la pente du Taklang-La pour entrer dans un vallon étroit et couvert de genévriers et d’herbe rase. Quelques yaks – ces énormes buffles, lourds et largement encornés, les animaux les plus paisibles de la Terre – nous regardent passer et, après avoir guéé le torrent, nous nous trouvons au milieu d’un vaste campement de tentes noires. Ldebring, mon premier “village” de nomades, est visible de loin, et j’ai bien l’impression de me trouver dans une pépinière de champignons géants! Mais déjà on nous salue, on nous souhaite la bienvenue, on nous introduit dans la pénombre d’une tente. Aïe! Je faillis me cogner la tête contre le bâton supportant la porte d’étoffe et, à peine remise de mon étonnement, je tombe presque dans le foyer allongé de pierres plates qui partage la tente en deux! On nous installe à la place d’honneur, à gauche de l’autel familial où, à côté de livres bouddhistes enveloppés de soie, et d’idoles dans des reliquaires d’argent, brûlent continuellement les lampes d’offrandes. Aussitôt l’hospitalité proverbiale des Ch’Angpas n’est pas un vain mot, comme j’allais maintes fois avoir l’occasion de m’en rendre compte au cours de ces trois semaines nos hôtes empilent devant nous le thé au beurre, le yoghourt, la viande et le “jibra” (farine d’orge mélangée à du beurre). Tout en sirotant mon thé, j’aperçois dans la mi-obscurité enfumée de la tente une femme allaitant son bébé, un homme qui moud à la main de la farine sur un antique et lourd moulin de pierre, et la maîtresse de maison préparant le repas du soir. Notre hôte, assis près de Tsétann Pountsok – un de ses parents – lui donne des nouvelles de la famille et des troupeaux dans un langage qui, pour être bien du tibétain, n’en est pas moins fort différent du dialecte de Leh, au point que j’ai de la peine à comprendre. C’est tout à la fois très familier et très étranger: c’est le Ch’Angt’Ang! DES VISAGES S’ÉCLAIRENT Si Sungkyil [l'épouse de Tsétann Pountsok, qui habite Leh] est venue dans ce pays pour tondre ses moutons et emporter leurs toisons pour les besoins du ménage, Tsétann Pountsok et moi y sommes venus en missionnaires [et pour rendre visite à la famille]. Dans nos bagages, nous avons un flanellographe (plateau de flanelle auquel adhèrent des images doubles, elles aussi, de flanelle) et nous montrons différentes scènes de la vie de Christ, les introduisant et les concluant par des cantiques paroles et musiques ladaques accompagnés en sourdine par le banjo de notre ami [Tsétann]. Tous nos auditeurs sont très attentifs. Les Ch’Angpas n’ont aucune distraction et vous pouvez imaginer que tout étranger encore davantage une femme blanche est l’objet de la curiosité générale et un centre d’attraction. D’autant plus si elle a dans son sac des alphabets, des tracts, de nouvelles histoires et des médicaments! J’en avais un plein sac en partant de Leh et il n’en restait pas un à mon retour... Les gens du Ch’Angt’Ang réagissent merveilleusement aux drogues modernes et, grâce à la pénicilline, au chloramphénicol, à côté de leurs frères mineurs le bicarbonate de soude, l’oxyde de zinc et l’ychtiol, grâce aussi à quelques simples conseils d’hygiène, j’eus la joie de voir s’éclairer les visages assombris par la douleur, sourire les lèvres minces, se plisser de contentement les yeux bridés de mes malades. [Rappelons que Catherine Vittoz oeuvrait par ailleurs au dispensaire de Leh comme infirmière.] Nous sommes restés trois jours à Ldebring et, sans me lasser, j’ai regardé les immenses troupeaux se rassembler le matin et le soir, admiré l’adresse des hommes à les parquer, l’agilité des femmes à les traire dans l’enchevêtrement inimaginable des cornes de bêtes en têtes-bêches! J’ai écouté les aboiements féroces des molosses-gardiens des tentes annonçant la venue des loups, les tendres bêlements des agneaux nouveau-nés appelant leurs mères. J’aurais continué encore longtemps; mais nous avons dû reprendre la piste pour atteindre notre dernier but, le lac Ts’Omoriri. Le lac Tso Moriri se situe à 4’520 m d’altitude, à 150 km au sud-est de Leh. Il est nettement plus grand que le Tso Kar, avec une superficie de 145 km2. Une fois de plus, nous enfourchons nos chevaux et trottons le long des plaines sablonneuses. C’est très difficile de décrire ce que l’on ressent lorsque, pendant des heures et des heures, l’on chevauche sous un soleil brûlant, entre des collines multicolores. Le ciel sans nuages bleu foncé [bien tristement, Catherine ne profite jamais le soir d'admirer le ciel étoilé. Quel dommage...], le vol d’un aigle solitaire, l’âne sauvage galopant à la recherche d’une touffe d’herbe fraîche, l’atmosphère parfaitement pure qu’on croit voir trembler autour de soi, la brusque senteur d’une plante de thym, alors qu’à des kilomètres à la ronde c’est un désert d’odeurs aussi, le rythme même du cheval: tout contribue à la griserie, à l’extase irraisonnée qui vous envahit. Rêverie rendue plus enveloppante encore par l’absence totale de liens, de conventions, d’obligations. Tout est à soi, il semble que l’on peut saisir la liberté à pleins bras et être roi de l’espace pour quelques heures! UN DERBORENCE TIBÉTAIN Qui eût dit que, dans ce paradis, nous allions trouver un enfer, une vision de mort semblable à celle d’Ezéquiel? Brusquement, nous avons cheminé dans un pays de mort. Partout, des os, des crânes, des squelettes de moutons! Les Ch’Angpas ont vécu ce printemps [1955] leur Derborence. Pendant plusieurs jours, il neigea neige tardive qui recouvrit toute verdure, tout buisson de genévrier, toute herbe. Les nomades avaient déjà quitté leurs quartiers d’hiver et, dépourvus, impuissants, ils assistèrent à la mort en masse de leurs troupeaux. Affamées, les bêtes cherchèrent sans succès leur nourriture dans la neige. Les plus fortunées réussirent à étêter quelques genévriers, mais la plupart vinrent mourir autour des tentes. La femme de notre hôte de Ldebring nous a raconté comment, les bras cassés à force de transporter des cadavres, elle dut se résoudre à laisser s’accumuler à la porte de sa maison la pourriture et la ruine de son troupeau. Tandis que nous contemplions les vestiges décharnés de ces temps mémorables, je me demandais quand viendra le temps où Dieu soufflera sur les squelettes spirituels que sont les Ch’Angpas pour se créer sur les hautes terres du Ladak un peuple vigoureux et consacré... PARMI LES NOMADES “LES PLUS HAUTS” DU MONDE Pour atteindre le Ts’Omoriri (Tso Moriri), nous devions encore passer trois cols. Nous le fîmes en un jour, et tous, nous sentîmes la fatigue. Je crois qu’entre ces cols, j’ai parcouru la plus haute vallée du monde habitée par des hommes. Là, à 5’100 mètres environ, les nomades plantent leurs tentes durant les mois d’été et font paître leurs troupeaux. Quand nous y passâmes, le vallon était encore désert et seul un “skyang” ou âne sauvage nous regarda de loin troubler son domaine. Des moutons devant le lac Tso Moriri en 2018. Source: AS / Mayank Soni (published 14 April 2018)    (0.14Mb) Du haut du dernier col, le Yaland Ngonmo La, nous aperçûmes enfin notre but au pied de pentes d’ardoises noires et de schistes rouges, derrière une rangée de petites collines. Le lac était sans couleur, le ciel morne et triste, à l’unisson de notre fatigue. C’était la nuit complète [mais toujours pas un regard vers les étoiles...] quand nous parvînmes au camp et trouvâmes le feu brillant et le sourire non moins brillant de la soeur de Tsétann Pountsok, qui est mariée à un nomade.
  
   > Nomades tibétains Changpas au village de Korzok, près du Lac Tso Moriri (Ladakh) en 2018. Source: AS/Mayank Soni (14 April 2018)    (0.31, 0.18, 0.21, 0.15 Mb) AU BUT Nous avons planté notre tente à côté de la sienne, petit poisson à côté d’une baleine! Toute une ribambelle d’enfants s’ébattaient autour de nous. Ah! Les enfants du Ch’Angt’Ang! Petits, râblés, solides, ils respirent une santé parfaite! Leurs yeux noirs rient dans des figures toute rondes, leurs cheveux non peignés au vent comme “Pierre l’Ébouriffé”, ils s’ébattent entièrement nus dans l’air frais, jouant à être un yak ou un mouton, s’éclaboussant dans le torrent glacé qui coule devant leurs maisons de toile. Ils dorment, mangent, pleurent et rient quand cela leur plaît et, dans leur adorable indiscipline, sont les vrais enfants de la nature à la fois sauvage et débonnaire qui les entoure. SEREZ-VOUS [lecteurs suisses] LES [prochains] ENVOYÉS [au Ladakh] ? Dans une maison solitaire, au bord d’un lac tibétain au bleu méridional [càd le Lac Tso Moriri], j’ai entendu des conversations passionnantes, j’ai constaté que les nomades du Ch’Angt’Ang sont prêts à recevoir la semence divine. De nature et de tradition, ils sont intéressés par les problèmes religieux, ils lisent des livres de philosophie bouddhiste, et se les font expliquer. Ils accomplissent de longs pèlerinages et offrent des sommes considérables à leur clergé. Même les laïcs passent de longues semaines en méditations. Tous ces efforts, toutes leurs paroles montrent qu’ils sont insatisfaits. Ils nous ont accueilli avec joie, nous ont écouté avec intérêt et patience. Ici, pas de coeurs fermés, pas d’attitude hostile comme à Leh. Oh! Si nous avions pu poursuivre l’oeuvre commencée en restant plus longtemps au Ch’Angt’Ang, si nous pouvions y retourner à nouveau pour prêcher parmi les nomades, si nous pouvions trouver des collaborateurs de Suisse ou d’ailleurs, qui viennent avec nous, qui n’aient pas peur de la solitude, du froid, des échecs! Si... Dieu pourvoira, nous le savons, pour les Ch’Angpas aussi. Serez-vous les envoyés? [puisqu'elle lance cet appel, Catherine Vittoz devait déjà savoir, en rédigeant ce texte au début 1956, que son visa ne serait pas renouvelé.] CATHERINE VITTOZ Dieu ne demande pas de réussir, mais d’obéir. Ph.Delord Actualité Missionnaire, fév 1956, p.13-15.
Ajouté 01-16 juin 2024. Modifié 06 déc 2024.
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Le religieux chrétien amoureux du Tibet face aux chrétiens amoureux de la religion du Tibet (1978)
Pierre Vittoz (52 ans) nous expose son point de vue
sur les religions orientales, en tant que chrétien
convaincu. Ce livre se situe à la charnière entre
l'époque des missionnaires chrétiens en Asie et celle
des missionnaires bouddhistes en Europe... Il marque
la transition entre une Europe triomphante et convaincue
d'avoir raison et une Europe en repli et en doute,
influencée de plus en plus par les autres civilisations.
Pierre VITTOZ: L'Attrait des religions orientales et la foi chrétienne, Collection "La Parole et les hommes", Éditions Labor et Fides, 1 rue Beauregard, 1204 Genève, 1978, 59 pages, ISBN: 978-2-8309-0174-6. Texte Intégral / Full Text
Ajouté et complété 09-16 juin 2024.
Critique no1 Compte rendu de Bernard Raymond dans la revue française "Études théologiques et religieuses" de l’année 1979, no 54-3 (càd le 3e numéro sur les 4 numéros 54 publiés en 1979 (portant tous le numéro 54), pp. 521-522. Source. Pierre VITTOZ: L’attrait des religions orientales et la foi chrétienne. (Coll. La Parole et les hommes 1.) Genève 1978, Labor et Fides, 59 p. Cette brochure est la première d’une collection destinée à “mettre à la disposition de nombreux groupes des textes spécialement construits en vue de l’échange et de la discussion” (couverture, p.4). Le modèle choisi est le suivant: de brefs chapitres (la présente livraison en comporte sept) suivis d’indications bibliographiques et de propositions pour une marche à suivre dans un travail de groupe. Il ne s’agit donc pas d’épuiser un sujet, mais de le situer et de fournir les éléments d’une réflexion fondée sur une enquête qui doit être élargie par d’autres lectures. L’usage seul dira si la formule retenue est la bonne. Le sujet de cette première brochure est d’actualité. Demander à P.V. d’en assurer la présentation était une garantie d’équilibre et de qualité. Tragiquement disparu dans une chute au Mont-Blanc en été 1978, l’auteur avait été missionnaire par deux fois dans des régions tibétaines [Leh, au Ladakh, puis Mussoorie, dans l'Uttarkandh (à l'époque Uttar Pradesh)], sur les contreforts indiens de l’Himalaya. Il parlait toujours de ces populations avec un véritable amour et un grand respect pour leur religion, n’acceptant ni qu’on la caricature, ni qu’on l’adule indûment. P.V. savait à merveille repérer la limite au delà de laquelle la compréhension de l’hindousime ou du bouddhisme lui échappait, parce qu’il en connaissait l’expérience spirituelle centrale seulement par ouï-dire mais un ouï-dire qui était celui des hindouistes et des bouddhistes eux-mêmes. Il s’appliquait aussi chaque fois à démystifier les légendes qui courent en Occident sur certains pouvoirs prétendus des maîtres spirituels indiens, cela sur la foi de ce que les populations du Népal ou du Cachemire en disent elles-mêmes. On retrouve toutes ces qualités dans les quelque cinquante pages de cette brochure. Même les personnes qui ont déjà une certaine connaissance du sujet auront intérêt à les lire, ne fût-ce que pour s’interroger une nouvelle fois sur la confrontation de la foi chrétienne avec ces religions orientales. À cet égard, on prêtera une attention particulière aux six pages consacrées aux “maîtres spirituels”: elles situent très clairement, mais en tout respect, leur grandeur et leur limite une limite faite surtout de la trop grande sécurisation qu’ils représentent pour leurs disciples quand ceux-ci se contentent de se remettre entièrement à leur totale autorité. Bernard REYMOND
Ajouté et complété 09 juin 2024.
Critique no2 Comptes-Rendus https://www.erudit.org/fr/ revues/ltp/1982-v38-n1-ltp3396/705922ar/ Un compte rendu de la revue Laval théologique et philosophique (LTT) Ce document est le compte rendu d'une autre oeuvre tel qu'un livre ou un film. L'oeuvre originale discutée ici n'est pas disponible sur cette plateforme. Volume 38, numéro 1, 1982, p. 110 Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1982 Diffusion numérique : 12 avril 2005 Pierre VITTOZ, L'attrait des religions orientales et la foi chrétienne (" La parole et les hommes »). Un vol. 20 X 14 de 59 pp. Genève, Éd. Labor et Fides, 1978. Ce texte est d'un auteur compétent, ancien missionnaire au Cachemire thibétain. On sait que la collection entend fournir aux échanges de groupes des textes à lire ensemble. Excellente initiative et qui, en l'occurrence, livre de courts chapitres où la pensée chrétienne pourra mieux apprécier et plus respecter les richesses de spiritualités dont elle ne connaît hélas trop souvent que certains aspects soit spectaculaires, soit ésotériques. Ce que son auteur veut que l'on cherche ici c'est d'abord "un approfondissement de notre vie spirituelle" (p. 5). C'est sans doute la meilleure façon de faire [la distinction] entre ce qui est l'essentiel et les habillements à la mode du jour de spiritualités qui ont [ceci] en commun avec la nôtre: la recherche de l'essentiel. Jean-Dominique ROBERT
Ajouté et complété 09 juin 2024.
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Created: 09 Mar 2023 Last modified: 24 Dec 2024
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